
Merci à tous les enfants, parents, enseignants, citoyens qui, malgré la pluie, ont répondu à l’appel à mobilisation de la FCPE pour dénoncer les nombreuses fermetures de classes prévues dans les écoles rémoises à la rentrée 2025/2026.
A Reims, à la rentrée 2025-2026, l’éducation nationale souhaite fermer 29 classes dans 28 écoles rémoises dont 17 en Réseau d’Education Prioritaire. Nous ne pouvons accepter cette décision sans rien dire.
Un certain nombre d’écoles ont engagé des actions, je peux citer les écoles maternelles Pouply, Ruisselet et Sully. La fermeture d’une classe conduira à une forte hausse du nombre d’élèves par section qui passera mécaniquement de 20 à 25 élèves, ce qui ne peut que dégrader les conditions d’apprentissage et de gestion du groupe classe dans toute sa diversité.
De nombreuses écoles en REP (Réseau d’Education Prioritaire) perdent aussi une classe, pour la plupart du fait de l’arrêt du dédoublement de certains niveaux. Pourtant, ce dispositif est un vrai plus pour des élèves qui ne bénéficient pas d’un environnement familial propice aux apprentissages.
Et tout aussi inacceptable, le cas de l’école maternelle de l’Hippodrome où il est prévu la suppression de la section des tout petits (moins de 3 ans), justifiée par une prévision d’effectifs qui ne correspond en rien à la réalité. Faut-il rappeler que la scolarisation des moins de trois ans est une priorité affirmée par les services de l’éducation nationale dans notre département ? Cela prend encore plus de sens sur le secteur de cette école qui compte nombre d’élèves allophones, où les familles sont demandeuses de plus d’encadrement scolaire pour leurs enfants.
Le principe de solidarité nous oblige : il faut donner plus à ceux qui ont moins.
Ces fermetures nous révoltent et interrogent notre responsabilité collective. Comment pouvons-nous penser que des fermetures de classes puissent être une réponse tangible et entendable ?
Oui, la baisse démographique dans notre département et à Reims est réelle et risque de se poursuivre dans les années à venir mais nous refusons que cette baisse soit un prétexte pour affaiblir davantage l’école publique. Elle doit, au contraire, permettre de réduire significativement les effectifs par classe et renforcer les équipes éducatives, d’encadrement et médico-sociales dans les établissements.
C’est une opportunité dont on doit se saisir, pour créer les conditions nécessaires à un climat scolaire apaisé, propice aux apprentissages et à l’épanouissement des élèves.
Nous ne remettons pas en cause la qualité et le professionnalisme des enseignants, des personnels administratifs et médicaux. Nous affirmons haut et fort que l’école publique est sacrifiée sur l’autel des dépenses : la pénurie et l’assèchement des moyens alloués, année après année, met en péril l’avenir de nos enfants et donc de notre société.
Aujourd’hui, les parents que nous représentons sont en colère. Nous portons des exigences claires et urgentes pour une école publique à la hauteur de ses ambitions :
- Des moyens à la hauteur des enjeux,
- Une révision ambitieuse de la carte scolaire, pensée pour renforcer la mixité sociale et garantir l’égalité des chances et l’équité entre les établissements,
- Un plan de recrutement ambitieux et massif d’enseignants, de personnels encadrants et médico-sociaux, indispensables pour répondre aux besoins criants de nos élèves,
- Et surtout, un moratoire immédiat sur toutes les suppressions de postes et fermetures de classes dans tous les établissements rémois.
Parents, enseignants, élus, responsables académiques, nous avons une responsabilité collective : nous devons protéger l’école publique, non seulement parce qu’elle est notre bien commun, mais parce qu’elle est l’avenir de nos enfants et de notre société.
Alors, soyons à la hauteur, pour nos enfants, pour leur avenir, pour l’école publique.
Isabelle DUYME, présidente de la FCPE rémoise