L’enjeu est la capacité des parents à se faire entendre

Les résultats des dernières élections scolaires confirment une tendance amorcée ces dernières années : un recul progressif des associations représentatives au profit des associations locales non affiliées et des listes indépendantes. Quelles explications ? Quelles conséquences ? Les réponses d’Agnès van Zanten, sociologue, coauteure de Sociologie de l’école (éd. Armand Colin).

Comment expliquer cette tendance au « désengagement » des parents dans les associations représentatives ?
Agnès van Zanten : Il existe un repli général du collectif dans la société et une angoisse grandissante, chez les parents d’élèves, de parvenir à assurer la scolarité des enfants dans un environnement de plus en plus concurrentiel. Néanmoins, ce n’est pas la seule explication. En France, l’école reste peu ouverte aux familles et n’invite guère les parents à des prises de décision significatives : leur consultation se cantonne souvent à des questions d’ordre matériel (organisation de la fête d’école par exemple). Aussi, les familles – en particulier celles issues des classes populaires qui sont les plus éloignées de l’école – ne voient pas l’intérêt d’un tel engagement et préfèrent s’impliquer au niveau personnel dans le suivi scolaire de leur enfant ou, éventuellement, sur une liste indépendante sans vocation politique.